Position de la section Pigistes et syndiqués isolés RP du SNJ-CGT au sujet du projet d'accord de branche sur la formation professionnelle dans le secteur de la presse.


La section pigistes et syndiqués isolés RP du SNJ-CGT déplore vivement que les journalistes pigistes, qui sont pourtant salariés dans les entreprises de presse, soient exclus de la catégorie des salariés concernés par le projet d'accord sur la formation professionnelle et notamment de l'accès au DIF. Nous désapprouvons que leur sort soit distingué de celui des autres journalistes salariés et que, de plus, l'étude de leur cas soit remis à une négociation ultérieure, comme évoqué dans l'annexe B de cet accord.

Les patrons font valoir une prétendue difficulté de prise en compte des rémunérations pour l’accès des journalistes pigistes au DIF. Cet argument est basé sur un faux. Il n'a jamais été question dans la loi que ce dispositif soit un droit pour les salariés en fonction de ce qu'ils gagnent, mais bien en fonction de l’ancienneté dans l'entreprise. La loi stipule que « tout salarié titulaire d'un contrat de travail à durée indéterminée… disposant d'une ancienneté d'au moins un an dans l'entreprise qui l'emploie bénéficie chaque année d'un droit individuel à la formation d’une durée de 20 heures, sauf dispositions d'une convention ou d'un accord collectif interprofessionnel, de branche ou d'entreprise prévoyant une durée supérieure. Pour les salariés à temps partiel, cette durée est calculée prorata temporis » (art 933-1 du Code du travail).

D’autres pistes devraient être envisagées pour établir l’ancienneté d'un salarié pigiste dans l’entreprise afin d’appliquer la loi à tous les salariés sans discrimination. Le seul moyen de forcer les patrons à rechercher ces pistes, c’est de ne pas signer l’annexe B qui leur permet d’exclure dans l’immédiat les pigistes du DIF.

Le secrétaire de notre syndicat a déjà déploré publiquement l’exclusion des journalistes pigistes de l’accord. Nous soutenons cette position et nous lui demandons au nom de tous les journalistes pigistes syndiqués au SNJ-CGT, de ne pas signer cet accord scélérat le 15 mars, sauf si l'annexe B concernant la formation des pigistes est retiré.


Fait à Paris, le 4 mars 2005,


Texte du projet d’accord sur la formation : http://pigistes.snjcgt.free.fr/AccordFormationProjet.pdf


Texte de l’annexe B dont nous demandons la suppression :


"FORMATION DES PIGISTES ET EXPERIMENTATION SUR LA MUTUALISATION DU PLAN DE FORMATION

Dans le cadre de la négociation de l’accord collectif sur la formation professionnelle applicable à la presse, intervenue en application de la loi du 4 mai 2004, la partie patronale a été saisie de demandes concernant la mutualisation des moyens de formation pour les personnels dont la durée de travail n’est pas mesurable, et d’autre part de celle, partielle, de la collecte des plans de formation des entreprises.

Ces demandes n’ont pas été intégrées dans le protocole, compte tenu de leurs implications fortes et multiples et de l’importance du chantier que les partenaires de la négociation ont dû traiter en quelques mois.

Pour autant, les signataires de l’accord réaffirment que l’esprit de l’accord élaboré en commun est de mettre en place des dispositifs évolutifs, appréciés paritairement, afin d’assurer au secteur de la Presse la maîtrise de sa politique de formation.

C’est ainsi qu’une réflexion sera ouverte dans le courant de l’année 2005 sur la formation des différents personnels dont la durée de travail n’est pas mesurable dans le secteur de la Presse, c’est-à-dire celle des pigistes.

L’identification de fonds dédiés à la formation de ces personnels, sur la base de la participation obligatoire des entreprises au prorata de la rémunération des personnels en question, pourrait être une des pistes envisagées.

Concernant la mutualisation du plan de formation, en raison de l’hétérogénéité des situations, notamment au regard du versement et des modalités de gestion des fonds, les instances créées par l’accord sur la formation professionnelle, dès leurs mises en place en 2005, étudieront les conditions de mise en oeuvre d’une ou plusieurs opérations pilote. Elles permettront de mesurer les avantages éventuels d’une telle mutualisation partielle en s’appuyant sur les expériences déjà acquises au sein de Médiafor.

Ces perspectives, conjuguées à l’ensemble des dispositions de l’accord, sont destinées à ouvrir toutes les possibilités pour développer des politiques de formation ambitieuses, volontaristes et évolutives pour notre secteur."

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